Changer de travail à 40 ans

Sommaire

nombre de candidats pour un entretien Thinkstock

Arrivé à 40 ans, avec 10 ou 20 ans d'expérience dans le même poste et dans la même entreprise, vous sentez un désir d'aller voir un peu ailleurs et découvrir un autre métier. Vous avez l'impression de connaître votre poste par cœur et d'entrer dans une routine sans plus aucune surprise. Exercer le même métier ailleurs ne vous tente pas, quitte à changer, vous voulez tout changer et envisagez une reconversion professionnelle à 40 ans.

Un tel changement va impacter toute votre vie actuelle. Prenez le temps de réfléchir et suivez nos conseils pour changer de travail à 40 ans.

1. Analysez les motivations qui vous poussent à changer de travail à 40 ans

Ne vous précipitez pas. Prenez du recul pour vous poser les bonnes questions et identifiez votre objectif idéal d'accomplissement personnel.

Quelles sont les raisons qui vous poussent à changer de métier ? 

  • Êtes-vous en grande difficulté ? Vivez-vous un échec à votre poste actuel ? : dans les cas de ce type, avant d'entreprendre un changement, il est préférable que vous solutionniez la situation. Interrogez-vous sur les difficultés que vous rencontrez et vos échecs ? Quelle est votre part de responsabilité ? Si vous ne vous remettez pas en question vous risquez de reproduire la situation dans un autre métier. Faites-vous, si nécessaire, accompagner par un professionnel.
  • Vivez-vous un burn-out ?  Prenez le temps de récupérer, et de vous soigner avant de vous lancer dans une nouvelle aventure.

Qu'est-ce qui est vraiment important pour vous dans votre vie professionnelle ?

  • Réfléchissez à vos valeurs, à tout ce qui participe à votre épanouissement et vous permet d'être en accord avec vous. Listez ces éléments.
  • Listez toutes les éléments que vous ne voulez pas retrouver dans votre nouvelle vie professionnelle.
  • Interrogez-vous sur ce qui vous tente : effectuer un travail manuel, travailler dans un bureau, ne plus avoir à réfléchir, être dans un métier créatif, etc.

Évaluez les conséquences du changement professionnel au regard de votre vie personnelle

  • Quel impact aura ce changement sur votre vie personnelle ? Quels gains ? Quelles pertes ? Plus de temps/moins d'argent ; plus d'argent/moins de temps, etc.
  • Parlez de votre projet avec vos proches : qu'en pensent-ils, sont-ils prêts à vous soutenir ?
  • Quelles concessions êtes-vous prêts à faire pour accomplir votre projet : déménagement, départ pour une formation, perte d'un statut, etc.

2. Définissez votre projet de reconversion professionnelle

Réfléchissez sur vos envies professionnelles

Vous avez 40 ans, c'est le moment d'explorer tous les possibles. N'excluez aucune piste :

  • Isolez-vous et concentrez-vous sur une projection dans l'avenir : comment vous imaginez-vous, quel monde professionnel pourriez-vous explorer ?
  • Ouvrez un cahier où vous notez tout ce qui vous tente : photos, articles de journaux, témoignages, héros de roman, textes, fiches métiers sur internet : oriane.info, regionsjob.com ou citedesmetiers.fr.

Synthétisez votre projet de reconversion professionnelle

Résumez votre projet avec ces deux tableaux afin de mieux définir vos attentes.

Ce que vous voulez abandonner

Ce que vous voulez acquérir

Ce que vous voulez développer

Ce que vous voulez changer

Ce que vous voulez conserver

 

 

Ce que vous connaissez, avez pratiqué ou expérimenté

Ce que vous ne connaissez pas et qui vous semble facile d'expérimenter

Ce que vous ne connaissez pas et qui vous semble difficile d'expérimenter

Produits/secteur

     
Savoir-faire      
Savoirs      
Aptitudes relationnelles      
Type de structure d'entreprise      

Lieu/espace. Conditions de travail

     

Confrontez votre projet au terrain

Fouillez dans votre réseau à la recherche de professionnels exerçant vos envies :

  • Rencontrez-les, interviewez-les : leurs joies, leurs difficultés, leur parcours, leurs déceptions. Explorez avec eux tous les aspects de leur métier.
  • Testez le métier en faisant un essai. Renseignez-vous auprès de Pôle emploi pour avoir une convention d'immersion dans l'emploi.

Concentrez-vous, progressivement, sur 2 ou 3 pistes :

  • Approfondissez l'enquête métier.
  • Comparez vos acquis aux acquis nécessaires pour exercer le métier.
  • Mesurez les écarts.
  • Évaluez les besoins en développement de compétences : formation, emploi chez un professionnel du métier, voyage à l'étranger pour se perfectionner sur une langue, autoformation, validation d'acquis (VAE), formation diplômante, MOOC sur internet.

Faites-vous accompagner par un professionnel

Vous pouvez vous faire accompagner dans ce changement de vie professionnelle et solliciter un bilan de compétences. Ce dernier est gratuit.

Le bilan de compétences peut notamment être effectué dans le cadre du conseil en évolution professionnelle (CEP). Pour cela, il convient de s'adresser à un organisme CEP habilité (Pôle emploi, APEC, Mission locale, CAP emploi, Opacif, etc.).

Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2020, les associations « Transitions Pro », qui remplacent les Fongecif, n'assurent plus la mission d'accompagnement du conseil en évolution professionnelle (CEP). Elles continuent toutefois à suivre la bonne mise en œuvre du CEP, à veiller à la qualité des prestations et à l'égalité d'accès des salariés sur tout le territoire régional.

Choisissez un consultant qui ne cloisonne pas votre réflexion. La méthodologie proposée doit être ouverte à tous les possibles, si l'on vous propose uniquement une recombinaison de vos compétences, ou de partir des compétences acquises, déclinez et changez de bureau.

Faire ce bilan est très important, il s'agit d'une remise en question où vous ne devez pas vous mentir. Ce peut être douloureux, vous pouvez être déçu comme émerveillé par les possibilités de reconversion.

3. Organisez votre changement de travail à 40 ans

Vous pouvez financer votre reconversion professionnelle et effectuer une formation.

Si vous êtes salarié

Optez pour :

  • Le CPF projet de transition professionnelle (PTP) – qui remplace le congé individuel de formation (CIF) depuis le 1er janvier 2019 –, accessible en CDD ou CDI. Renseignez-vous auprès de l'association Transitions Pro de votre région. Celle-ci peut prendre en charge tout ou partie du coût de la formation ainsi qu’une compensation de salaire très intéressante. À l'issue de votre formation, vous retrouverez votre poste. Votre employeur ne peut refuser qu'une seule fois votre départ en formation, il doit en justifier la raison. En cas de refus, réitérez votre demande 6 mois après.
  • Le compte personnel de formation (CPF – ex-DIF) : compte qui recense les droits de formation que vous avez acquis et les formations dont vous pouvez bénéficier personnellement. Vous pouvez effectuer votre demande de formation au titre du CPF via le site Moncompteformation ou son application. Ces plateformes permettent de comparer les offres de formations, de s’inscrire à une formation et de régler le prestataire directement en ligne.
  • Quand votre réflexion est aboutie, que vous êtes prêt à entreprendre une formation, faites les démarches auprès de votre employeur ou de votre conseiller Pôle emploi pour présenter votre projet et lancer les démarches d'obtention de financement.

Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2020, les commissions paritaires interprofessionnelles (CPIR), sous la dénomination « Transitions Pro », sont chargées du financement des projets de transition professionnelle à la place des Fongecif.

À noter : depuis le 1er décembre 2019, l'instruction et le financement des dossiers CPF sont assurés par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et non plus par les OPCO.

Si vous êtes demandeur d'emploi

  • Renseignez-vous auprès de votre conseiller.

Bon à savoir : pour les métiers qui ne sont pas en tension (métiers pour lesquels les employeurs ont des difficultés à pourvoir les postes), il est difficile de trouver un financement pour se former.

  • Un moyen est de passer par un CDD de 4 mois qui vous ouvre des droits au PTP. En effet, si vous avez achevé un CDD depuis moins d’un an, vous avez droit à un projet de transition professionnelle d’un an maximum. Vous devez justifier d’une ancienneté : de 24 mois, consécutifs ou non, en qualité de salarié, quelle que soit la nature des contrats, au cours des 5 dernières années ; dont 4 mois, consécutifs ou non, sous CDD, au cours des 12 derniers mois. Mais ces conditions d’ancienneté ne sont pas exigées si le salarié a connu, dans les 24 mois ayant précédés sa demande, une absence au travail résultant d’une maladie professionnelle, ou une absence supérieure à 6 mois consécutifs résultant d’un accident du travail, ou d’une maladie ou d’un accident non professionnel (article D. 6323-9 du Code du travail). Renseignez-vous auprès de l'association Transitions Pro de votre région.
  • Pensez à la formation en alternance.
  • Interrogez une assistante sociale, il peut y avoir des aides que vous ignorez en fonction de votre situation.

Les autres aides

Consultez :

  • les collectivités territoriales : locales, départementales et régionales ;
  • les aides à la création d'entreprise ;
  • votre banque, votre caisse de retraite, des fondations privées.

Évaluez les coûts de votre reconversion

Maintenez-vous votre salaire, allez-vous vous reconvertir durant votre temps libre, bénéficiez-vous d'un maintien de salaire ou d'aides et subventions ?

  • Si vous faites une formation :
    • Les coûts pédagogiques sont-ils pris en charge ? Avez-vous des coûts pédagogiques ?
    • Les coûts périphériques à la formation : matériel informatique, connexion internet, forfait téléphonique, manuels, photocopies, frais d'inscriptions à des examens ?
    • L'organisation : frais de garde pour les enfants ? Frais de déplacement et d'hébergement ?
  • Si vous faites une entrée par l'emploi, subirez-vous une baisse de salaire ? Pensez aux frais de garde pour les enfants, aux frais de déplacement et d'hébergement, aux frais de déménagement.

4. Adoptez une stratégie de recherche d'emploi après 40 ans

Dès lors que vous avez ciblé votre projet de reconversion professionnelle et que vous vous sentez opérationnelle, adoptez une stratégie de recherche d'emploi.

Ne négligez pas les méthodes classiques

  • Rédigez votre CV.
  • Consultez les annonces : répondez à celles qui vous correspondent.

Misez sur le développement de réseau, multipliez les rencontres professionnelles

  • Recontactez les personnes rencontrées lors des enquêtes terrain, rencontrez-les à nouveau :
    • Exposez votre avancée dans votre projet : formation, stages ;
    • Montrez en quoi vous avez suivi leurs conseils.
    • Expliquez que vous êtes maintenant à la recherche d'un emploi, quelle aide pouvez-vous obtenir d'eux ?
      • conseils sur le CV ;
      • ouverture de leur réseau professionnel ;
      • et, pourquoi pas : proposer votre candidature dans leur entreprise.
  • Exploitez votre propre réseau et développez-le :
    • Listez toutes les personnes que vous rencontrez ou avez rencontrées dans vos différents rôles : collègues de travail, anciens patrons, collègues de formation, parents d'élèves, médecin, comptable…
    • Demandez-vous en quoi ils peuvent vous être utile dans votre recherche d'emploi : lien direct avec l'emploi que vous recherchez, relais vers des personnes que vous voulez rencontrer, ouverture de large réseau professionnel.
    • Demandez à chacun d'eux un entretien professionnel :
      • Munissez-vous d'une carte professionnelle : notez, sur une carte de format carte de visite, vos coordonnées (portable et mail), votre projet professionnel et vos principaux atouts en 3 lignes.
      • Présentez vos motivations et vos compétences. 
      • Soyez précis sur l'aide que vous demandez à chaque interlocuteur.
      • N'oubliez pas de postuler si vous êtes face à un employeur.
    • Contactez les employeurs potentiels qui vous ont été conseillés lors des entretiens réseau.

Bon à savoir : vous seul devez contacter les personnes qui vous sont conseillées. Refusez que quelqu'un d'autre que vous fasse passer votre CV, demandez toujours l'autorisation de postuler ou d'appeler personnellement, directement.

Le marché caché que vous explorez ainsi est le plus porteur d'emploi. Ne vous découragez pas, multipliez les entretiens réseau.

Ces pros peuvent vous aider