
L’intelligence collective (IC) concerne les capacités intellectuelles d'un groupe résultant des multiples interactions entre ses membres.
C’est l’un des nouveaux concepts de la psychologie sociale selon lequel le partage des connaissances, des compétences et des expériences d’une somme d’individus liés par un projet commun permet d’améliorer la performance globale d’une entreprise.
Le « knowledge management » est une méthode d’encadrement basée sur l’exploitation de cette intelligence collective et le partage des informations.
Naissance de l'intelligence collective
Une entreprise, un team d’urgentistes ou une équipe de sport ont un point commun : rassembler des individus qui échangent et collaborent de façon à trouver un avantage supérieur à ce qui aurait été obtenu si chacun avait agi isolément.
Selon la notion d’intelligence collective, la performance collective est supérieure à la somme des performances individuelles.
Dans ses grandes lignes, les sociologues estiment que l’IC émerge à partir de la logique suivante :
- chaque individu ne possède qu'une connaissance partielle de l'environnement et n'a pas conscience de la totalité des éléments qui influencent le groupe auquel il appartient ;
- grâce à de multiples interactions sociales, les différents agents sont en relation avec un ou plusieurs autres individus du même groupe ;
- chaque individu trouve un bénéfice à collaborer avec les autres agents. Du coup, sa performance au sein du groupe est meilleure que s'il était seul.
À cette aune, l’intelligence collective est un concept régulateur permettant d’améliorer les processus de collaboration intellectuelle afin d’accroître les capacités cognitives et opérationnelles d’une communauté. Les réseaux de recherche, les entreprises, les administrations, les associations et les communautés virtuelles de tous ordres peuvent se présenter comme des « intelligences collectives ».
Intelligence collective et management
L’objectif du management de l’intelligence collective (knowledge management) suppose :
- une coopération efficace ;
- l’engagement volontaire des salariés ;
- une différenciation des tâches admises par tous.
Sur cette base, le management de l’IC permet théoriquement d’obtenir des réponses à des questions collectives grâce aux initiatives individuelles des salariés.
Ces initiatives peuvent être synthétisées à travers des « groupes projets ». Ceux-ci donnent aux individus détenant l’expertise nécessaire à l’efficience du groupe lapossibilité de s’exprimer et d’être entendus. C’est au manager de veiller à ce que les individus soient réunis autour d’un projet commun et à ce qu’ils adhérent aux règles du groupe. Faute d’adhésion, la gouvernance par l’IC est impossible.
Les nouvelles technologies créent des opportunités d’enrichir l’IC (organisation apprenante), notamment grâce à l’apprentissage en double boucle (double loop). Il permet aux agents repérant des erreurs de les corriger et de modifier les procédures afin d’améliorer l'ensemble du mécanisme productif.
Une organisation peut être qualifiée d’apprenante lorsqu’elle est en mesure de modifier et d’adapter les normes et valeurs améliorant sa stratégie.
Bon à savoir : le trucage des émissions polluantes de certains véhicules du groupe Volkswagen démontre que des décisions appliquées sans réflexion collective peuvent provoquer de véritables catastrophes industrielles. Dans une enquête réalisée en 2015, le magazine Challenges a donné la parole à plusieurs entreprises jouant le jeu de l’IC. Toutes insistent sur le fait que le management de l’IC repose sur une relation fondamentale avec les collaborateurs : la confiance.