Attention au choc culturel inversé !
Faire une carrière internationale demande réflexion, il est donc important de bien la préparer.
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Retour expatriation : la réintégration professionnelle
Mener une vie dorée à l'étranger quand on a un emploi d'expatrié ne durera pas, car c'est une période temporaire. De ce fait, la réintégration professionnelle est souvent mal vécue, car l'expatrié quitte un cadre de vie privilégié. Il disposait d'une grande autonomie, il était reconnu, il demeurait l'ambassadeur de son entreprise.
Cependant, la société a évolué pendant son expatriation :
- les réseaux ont changé, les services sont réorganisés ;
- l'organigramme évolue : départs de collaborateurs et d'autres sont embauchés ;
- qui sont les personnes clés de l'organisation ?
Il est donc vivement conseillé de bien préparer son retour d'expatriation en le cultivant régulièrement, c'est-à-dire :
- conserver les contacts avec l'entreprise ;
- opter pour des rendez-vous réguliers au siège de l'entreprise ;
- s'informer fréquemment des informations stratégiques et des nominations au cœur de la société.
Même si vous êtes loin de la direction, votre travail à l'étranger doit être visible, ne passez pas dans les oubliettes.
Retour expatriation : comment le préparer ?
Une période d'expatriation est en moyenne de 2 à 3 ans, la limite étant de 5 ans pour ne pas trop s'enraciner dans le pays d'accueil.
Pour ne pas se retrouver sur la « touche » dès votre retour en entreprise, il est important de bien préparer ce dernier, car c'est une période de transition délicate pour vous et votre famille.
Il va donc falloir retrouver votre place ou un poste en adéquation avec vos compétences.
Pour ce faire :
- le retour se prépare dès votre départ, il faut donc en discuter avec votre employeur au moment de la préparation du contrat d'expatriation. Demander à signer une clause de réintégration prévoyant un retour à un poste équivalent au siège ou dans l'une des filiales.
- Quelques mois avant votre retour d'expatriation, contactez votre entreprise pour connaître les opportunités susceptibles de vous correspondre ainsi que les perspectives d'évolution.
- N'hésitez pas à demander, en attendant un poste intéressant, une mission transitoire en cohérence avec votre expertise et votre expérience professionnelle.
- Dans le cas contraire, rapprochez-vous de votre réseau professionnel que vous aurez pris soin d'entretenir régulièrement même si vous êtes loin.
Bien souvent, les collègues ont souvent un sentiment d'indifférence envers le collaborateur expatrié qui redevient un salarié parmi tant d'autres.
Si aucune solution n'est trouvée, si vous êtes démotivé et souffrez d'un manque de reconnaissance, certains d'entre vous souhaiteront rompre avec leur pays maternel et préfèreront se sentir étrangers ailleurs que dans leur propre pays.
Bon à savoir : le régime des impatriés est destiné à favoriser l'implantation d'activités économiques en France. Dans ce cadre, la Direction générale des Finances publiques met à disposition des salariés et dirigeants venus exercer leur activité professionnelle en France depuis l'étranger une notice d’information (disponible en français et en anglais).
Retour expatriation : réapprendre à vivre dans son pays d'origine
Pour éviter un « choc » culturel dans votre pays natal, un sentiment d'incompréhension et de frustration, demandez à votre entreprise de suivre un programme de formation interculturelle à votre retour. Cela permet de redécouvrir, après quelques années d'absence, son pays au niveau économique et politique.N'oubliez pas d'effectuer vos diverses démarches administratives et toutes les formalités pour votre retour en France afin de ne pas être pris au dépourvu face à l'administration (logement, études des enfants, fiscalité, etc.).
La réadaptation climatique aura aussi un rôle à jouer.
Bon à savoir : lors de votre retour en France, vous bénéficiez d'un régime de fiscalité spécifique. Votre prime d’impatriation, la part de vos revenus correspondant à votre activité liée à l’étranger, certaines valeurs mobilières et cessions de plus-values sont exonérées d’impôt sur le revenu. La loi de finances pour 2017 a étendu la durée de cette exonération de 5 à 8 ans pour les salariés et dirigeants dont la prise de fonction est intervenue à compter du 6 juillet 2016.