Il vous arrive d'avoir les mains moites, le souffle court, de rougir ou de ressentir une boule au ventre ?
Vous êtes timide, et peut-être avez-vous appris à vous protéger en évitant les situations embarrassantes ou les contacts avec les autres.
Votre timidité, maîtrisée, ne sera plus un frein à votre épanouissement professionnel.
Vous trouverez dans cette fiche pratique quelques conseils pour vaincre sa timidité au travail.
1. Analyser les éléments déclencheurs de votre timidité au travail
Tous les timides sont différents. Les raisons de la timidité sont multiples. Réfléchissez aux raisons qui déclenchent votre timidité.
- L'apparence physique : pensez-vous avoir un physique ingrat dont tous vos collègues se gaussent ? Vous préféreriez être transparent ? Pourtant, ne connaissez-vous pas des personnes, au même type de « défaut » que vous et qui sont tout à fait à l'aise dans leur profession ou en société ?
- L'hypersensibilité : votre sensibilité amplifie ce qui vous entoure. Vous redoutez les impressions des autres ? Apprenez à gouverner votre sensibilité sans l'atrophier et à privilégier l'observation et le discernement objectifs.
- Le jugement des autres : êtes-vous obsédé par le souci de bien paraître ? Êtes-vous, sans cesse, à la recherche de l'approbation des autres ? Ne pas sembler ridicule est votre crédo ? Soyez sincère, ne seriez-vous pas vaniteux ? Pensez-vous, vraiment, que tous les regards se portent sur vous ? Libérez-vous de cette tyrannie.
- Les dérives de l'imagination : avez-vous une imagination débridée qui vous fait anticiper les pires calamités ? Essayez d'utiliser cette imagination à des fins plus positives pour vous.
2. Apprenez à haïr votre timidité
Votre timidité vous pousse au repli, vous bloque dans vos projets, vous fait souffrir. Vous vivez dans la hantise du regard des autres, reprenez la main sur vous pour vaincre votre timidité au travail.
Ayez conscience que votre timidité au travail est un frein pour vous. Transformez-vous en victime de votre timidité :
- notez tout ce qu'elle vous fait subir ;
- listez ce que vous pourriez faire, dans votre vie professionnelle, si vous n'étiez pas victime d'elle (par exemple : exprimer mes idées en réunion, demander et proposer de l'aide à ma collègue, aller en formation, etc.) ;
- repérez vos réponses et pensées automatiques (par exemple : « quand je passe dans l'atelier tout le monde me regarde », « si je pose cette question je vais avoir l'air idiot », etc.). Notez-les dans un carnet, une phrase par page. Inversez toutes vos réponses et pensées automatiques. Face à chaque phrase, notez la phrase inversée (par exemple : « en posant une question, je vais montrer mon intérêt »).
3. Consolidez votre rôle professionnel pour vaincre sa timidité au travail
Reprenez confiance en vous, en assurant votre rôle professionnel et en le consolidant. Créez-vous une image professionnelle sereine et solide.
Tracez les contours de votre rôle professionnel
Conseil : aidez-vous de votre fiche de poste.
- Quel que soit votre travail, reformulez-le en finalités : à quoi sert votre travail dans l'entreprise, à qui est-il destiné ?
Exemple pour le poste de secrétaire d'un chef de secteur : fournir à temps les dossiers actualisés de ses clients au chef de secteur et lui permettre ainsi de disposer de toutes les données utiles à sa fonction.
- Déclinez les finalités en objectifs.
Exemple : dactylographier les documents commerciaux, tenir à jour la base de données clients, numériser tous les documents clients, etc.
- Déclinez vos objectifs en activités, tâches et savoir-être.
Faites le point sur vos compétences professionnelles
Notez :
- Vos points forts : savoirs, savoir-faire, valeurs, qualités personnelles, résultats, satisfactions, réussites, etc.
- Vos points faibles et automatismes : quels sont ceux pour sur lesquels vous pouvez et devez vous améliorer ? Quels sont ceux que vous ne supportez plus, qui doivent disparaître?
Vous savez, maintenant, ce que vous voulez et ce que vous valez professionnellement.
4. Donnez-vous des objectifs pour vaincre votre timidité au travail
Donnez-vous des objectifs pour progresser. Soyez résolu à agir et à affronter les situations qui vous intimident.
Important : gardez en tête ce que vous avez décidé. Ne fléchissez pas, n’éludez pas l'effort, restez sourd aux incitations de l’inertie et concentrez-vous à chaque nouvel obstacle.
Fixez-vous des objectifs en lien direct avec vos capacités personnelles
Commencez par les objectifs de progrès les plus faciles. Choisissez deux types d'objectifs qui reposent sur vos points forts :
- des objectifs sur votre savoir-faire professionnel ;
- des objectif sur votre savoir-être relationnel.
Exemples d'objectifs liés au savoir-faire professionnel : j'améliore le classement pour qu'il soit accessible à tous les utilisateurs, j’élabore un pré-projet, etc.
Exemple d'objectifs liés au savoir-être relationnel : je suis reconnu comme quelqu'un de fiable professionnellement par mes collègues, je vais aller boire le café avec eux à la pause, je propose un groupe de travail pour travailler sur la base de mon pré-projet, etc.
Conseil : petit à petit, progressez en vous fixant des objectifs plus ambitieux.
Fixez-vous des objectifs en lien direct avec votre rôle professionnel
- Tournez-vous vers les bonnes personnes : évitez les collègues qui vous intimident (vous risqueriez de renforcer votre timidité) et confiez à vos alliés votre désir de vaincre votre timidité handicapante.
- Osez vous lancer des défis :
- appliquez-vous à dire bonjour, avec le sourire et à saluer votre chef en premier ;
- présentez-vous à votre voisin lors d’un séminaire : préparez la phrase d’amorce, jouez la scène devant votre miroir ;
- obligez-vous à demander de l’aide sur une tâche précise dès la prochaine difficulté ;
- osez poser des questions quand vous n’êtes pas sûr d’avoir compris (ne vous sentez pas en danger de ne pas tout savoir !) ;
- traversez l’atelier en chassant l’idée que tout le monde vous regarde, levez le regard ;
- délivrez-vous de l’opinion des autres, donnez-vous des objectifs simples et progressifs (par exemple : je n’acquiesce pas quand je ne suis pas d’accord, je pose une question si nécessaire, je dis « c’est votre point de vue » pour progressivement parvenir à donner mon propre point de vue, etc.) ;
- osez dire non (par exemple : « non je suis occupé, pas maintenant mais demain je peux à 10 h ») ;
- acceptez de prendre le risque de paraître ridicule en sachant vous rassurer avec la pensée que de toute façon, vous ne l'êtes pas.
- Exercez-vous à prendre la parole en public, en réunion, à la pause café.
- Prenez soin de vous : soignez votre présentation, mettez des vêtements que vous aimez, allez chez le coiffeur, etc.
Bon à savoir : tout cela ne s'acquiert pas du jour au lendemain et passe par des efforts dont certains pourront être pénibles. Notez chaque jour dans le carnet tous vos progrès et rayez ce qui disparaît. Félicitez-vous, fêtez vos réussites avec vos alliés.
5. Travaillez le fond du problème
Pratiquez des activités qui vous consolideront dans votre rapport à l'autre.
- Prenez des cours de théâtre, vous apprendrez à être plus à l'aise avec les autres et en public, à respirer, à maîtriser vos émotions, à savoir prendre un rôle.
- Prenez des cours de prise de parole en public.
- Pratiquez un sport collectif .
- Pratiquez un art martial.
- Pratiquez le chant : faites sortir votre voix.
- Fréquentez un groupe de méditation pleine conscience : apprenez à vivre le moment présent en toute quiétude.
- Faites vous masser : détendez-vous, dénouez-vous, écoutez votre corps.
Bon à savoir : si vous voulez aller plus loin, éradiquer la timidité de votre vie ou si toutes les méthodes précédentes échouent, entreprenez une psychothérapie. Privilégiez une thérapie cognitive ou comportementale.