Devenir réserviste

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Processus de recrutement dans l'armée

Situation internationale tendue, attentats sur le sol français... Le contexte actuel impose le renforcement de l'importance et de la durée des missions de protection par les armées.

La réserve opérationnelle vise à recruter des forces supplémentaires parmi les citoyens. L'occasion de mettre un pied dans le corps militaire de son choix et de s'engager pour défendre leur pays. Vous trouverez dans cet article toutes les informations à connaître pour devenir réserviste.

Devenir réserviste : plusieurs réalités très différentes

La réserve opérationnelle

La réserve opérationnelle rassemble des citoyens volontaires, issus du monde civil ou militaire, et totalement intégrés dans le dispositif militaire. Son but est de renforcer les forces armées.

Le réserviste opérationnel est soumis à une procédure de sélection, est formé et reçoit une solde. Ce n’est pas un bénévole, mais un professionnel censé être rapidement opérationnel pour servir aux côtés des militaires actifs.

L'objectif de la réserve militaire est de défendre la nation en cas de survenue d’une crise grave  (tremblements de terre, inondations, actes terroristes, conflits, etc). Lors de ses activités, le réserviste porte l’uniforme.

Tous les corps d'armée recrutent des réservistes. L'objectif pour 2019 est de disposer de 40 000 réservistes opérationnels prêts à servir pendant au moins 3 ans.

Exemple : 5 000 postes sont à pourvoir chaque année dans la réserve opérationnelle de l’armée de Terre.

La réserve citoyenne

La réserve citoyenne, quant à elle, est constituée de volontaires bénévoles. On compte trois sortes de réserve citoyenne.

Réserve citoyenne de défense et de sécurité

Elle est constituée de volontaires agréés auprès d’autorités militaires en raison de leurs compétences, de leur expérience et de leur intérêt pour les questions relatives à la défense nationale. Ces volontaires peuvent être sollicités pour diverses actions de communication.

Exemple : relations publiques, recrutement, contribution au devoir de mémoire, participation à des actions de sensibilisation et d’information sur les questions de défense, etc.

Réserve locale à la jeunesse et à la citoyenneté (RLJC)

Créée en 2003 et intégrée en 2008 dans le plan égalité des chances, elle rassemble des ambassadeurs du ministère de la défense auprès des jeunes issus des quartiers sensibles et des zones rurales.

Rattachés au délégué ministériel à la jeunesse et à l'égalité des chances, ces réservistes sont recrutés dans les réseaux associatifs de proximité (éducateurs, enseignants, habitant ou travaillant en zones sensibles).

Leur mission est de  renforcer le lien entre les armées et les jeunes, de promouvoir les principes de citoyenneté et de civisme et de faire connaître les possibilités d’insertion professionnelle offertes par les armées (volontariat, réserve militaire, service militaire volontaire, service civique, etc).

Réserve citoyenne de l'Éducation nationale

Lancée le 12 mai 2015, elle offre à tous les citoyens la possibilité de s‘engager bénévolement pour transmettre les valeurs de la République à l’école, dans le cadre scolaire ou périscolaire.

Conditions pour devenir un réserviste opérationnel

Pour devenir réserviste, il faut avoir la nationalité française et être âgé de plus de 17 ans. Il faut également être en-dessous de l'âge maximal fixé par chaque corps d'armée. Par ailleurs, le réserviste doit être en bonne condition physique et mentale et avoir effectué sa journée défense et citoyenneté (JDC).

Il ne doit avoir été condamné, ni à la perte de ses droits civiques, ni à l’interdiction d’exercer un emploi public, ni à une peine criminelle, ni à la destitution ou à la perte de son grade (pour les militaires).

De plus, le candidat doit réussir l’entretien et les tests de sélection propres au corps d'armée concerné. Selon les cas, il doit aussi répondre aux conditions de diplôme requises.

Exemple : pour intégrer la réserve de la gendarmerie nationale, il faut être détenteur du diplôme de gendarme adjoint de réserve (DGAR), obtenu à l'issue d'une préparation militaire encadrée par la gendarmerie.

À noter : pour les candidatures officiers, un bac + 2 minimum est requis.

Formation et évolution

Le réserviste apprend les actes fondamentaux du soldat (maniement des armes, sport, secourisme, etc). Il bénéficie ensuite de formations de plus en plus approfondies.

Sa formation est progressive. Elle est adaptée à ses disponibilités et aux besoins de son unité. Un grade lui est attribué en fonction de son niveau d’étude. Le réserviste peut ensuite évoluer vers les grades supérieurs, en fonction de son investissement et de son mérite. Il peut même être décoré.

Bon à savoir : la loi n° 2017-86 égalité et citoyenneté du 27 janvier 2017 (article L. 611-11 du Code de l'éducation) et son décret d'application n° 2017-962 du 10 mai 2017 généralisent à tous les établissements d'enseignement supérieur la mise en place d'un dispositif de reconnaissance de l'engagement étudiant. Depuis la rentrée universitaire 2017/2018, tous les établissements d'enseignement supérieur doivent mettre en place un dispositif de reconnaissance des compétences et aptitudes acquises notamment dans le cadre d'un engagement militaire dans la réserve opérationnelle (crédits ECTS, dispense de certains enseignements, aménagement d'études, etc.).

Missions du réserviste

Engagé pour une durée de 1 à 5 ans renouvelables, le réserviste peut assurer les mêmes missions que les militaires d'active, à hauteur de 30 à 60 jours d’activités par an (150 en cas de nécessité liée à l’emploi des forces et 210 jours pour les emplois présentant un intérêt de portée nationale ou internationale).

Il sert généralement en régiment, en unités d’intervention de réserve (UIR) ou en unités spécialisées de réserve (USR). Il peut aussi participer aux opérations extérieures.

Les missions du réserviste consistent notamment à apporter un renfort temporaire aux forces armées, en particulier pour ce qui relève de la protection du territoire national (opérations Sentinelle ou Vigipirate) et dans le cadre des opérations conduites à l’extérieur.

Le réserviste participe aussi au service quotidien des unités (patrouille de surveillance, dispositifs de recherche, missions de lutte contre la délinquance, etc). Il secourt des populations sinistrées lors de catastrophes naturelles, accidentelles ou provoquées. Enfin, le réserviste délivre une expertise dans des domaines où l’armée connaît des besoins ponctuels.

Bon à savoir : le planning d’activités du réserviste est prévu plusieurs mois à l’avance, afin de lui permettre de s'organiser dans son activité civile et sa vie personnelle.

Conditions sociales et salariales

Le réserviste perçoit, dans les mêmes conditions que les militaires d’active, une solde et les accessoires.

Exemple : dans l'Armée de Terre, un réserviste touche près de 50 € par jour d’activité pour un militaire du rang, 60 € pour un sergent de réserve et près de 70 € pour un sous-lieutenant de réserve.Il peut aussi toucher une prime de fidélité ou des bonus d'encouragement.

Lorsqu'il sert dans la réserve, son contrat de travail habituel est suspendu. Selon le Code du travail, articles L. 3142-65 à L. 3142-70, l'employeur ne peut décompter son absence de ses congés payés. À son retour, il est assuré de réintégrer son poste. Durant son engagement, il ne peut pas faire l'objet d'un licenciement, d'un déclassement professionnel ou d'une sanction disciplinaire.

À noter : selon l'article L. 3142-89 du Code du travail, modifié par la loi n° 2018-607 du 13 juillet 2018, les employeurs sont tenus de libérer 8 jours par an leurs salariés engagés auprès de la réserve. Cette durée peut être limitée à 5 jours dans les entreprises de moins de 250 salariés. En signant une convention de soutien avec le ministère de la Défense, l’employeur, ou l’Administration, devient partenaire de la défense nationale.

Bon à savoir : la loi n° 2018-607 du 13 juillet 2018 autorise le don de jours de repos au profit des salariés engagés dans la réserve opérationnelle.

S'engager en pratique

Il est possible de souscrire un engagement au sein de l’Armée de terre, de la gendarmerie nationale, de l’Armée de l’air et de l'espace, de la marine nationale, du service de santé des armées, de la délégation générale de l’armement (DGA), du service du commissariat des armées ou du service des essences des armées (SEA).

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