Financement d'une formation aide-soignante

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Aide soignante ou médecin qui rédige une ordonnance Getty Images / Mike Powell

Il existe plusieurs aides financières pour financer les formations d'aides soignant-e-s (terme souvent mis au féminin du fait de l'écrasante majorité de femmes dans ces filières). Mieux vaut les connaître le plus possible afin de pouvoir en profiter au mieux.

Ce qu'il faut savoir

Il existe plus d'une quinzaine de voies visant à aider les apprenties aides-soignantes à financer leur cursus, en formation initiale ou continue. Certaines aides peuvent être cumulées, sous réserve d'avoir des prestataires différents et de ne pas dépasser les plafonds fixés. Dans tous les cas (hormis pour les bourses du conseil régional), il est fortement conseillé d'entamer les démarches avant l'entrée à l'école.

À noter : les conditions d’accès aux différentes aides et les modalités de prise en charge sont susceptibles d'évoluer d'une année sur l'autre.

Financement des études d'aide-soignante en formation initiale

Élèves en IFAS (institut de formation d’aides-soignants) sous tutelle de l'Éducation nationale

Les élèves effectuant leurs études dans un IFAS sous tutelle de l’Éducation nationale sont sous statut scolaire. Ainsi, les études sont généralement gratuites et ils peuvent percevoir une bourse sur critères sociaux. Le mieux est de se renseigner auprès de son IFAS dès la rentrée.

Les bourses sur critères sociaux sont versées en 10 mensualités. Depuis la rentrée universitaire 2018, le versement des bourses est effectué à date fixe avant le 5 de chaque mois.

Autres IFAS

Depuis le 1er janvier 2005, les conseils régionaux sont chargés de l’attribution et du paiement des bourses aux étudiants des formations en travail social, paramédicales et maïeutiques (sage-femmes).

La demande est à faire en ligne sur le site du conseil régional du lieu d'enseignement, entre janvier et mars (dates variables selon les régions). La bourse est versée en 10, 11 ou 12 mensualités.

À noter : le montant de la bourse, ainsi que les modalités de prise en charge, sont variables selon les régions et selon la convention passée entre le conseil régional et l'institut de formation.

Financement des formations d'aide-soignante en apprentissage

Ce type de contrat, qui prévoit une formation en alternance entre cours à l'école et présence en entreprise, est géré par les CFA (centres de formation des apprentis) avec lesquels les IFAS ont signés une convention.

Ils sont réservés aux jeunes de moins de 30 ans (29 ans révolus) et accordés par l'établissement formateur. La contrepartie demandée à l'élève-salarié est de s'engager à servir dans celui-ci après l'obtention du diplôme d'État, pour une période égale à la période d'apprentissage.

L'apprenti est un salarié à part entière. Il perçoit un salaire calculé en fonction de son âge et de ses années d'études. À la clé, pour lui, un triple avantage. D'abord, son insertion professionnelle est facilitée. Ensuite, les études sont financées à 100 % par la structure d'accueil.

Enfin, l'apprenti touche un salaire à hauteur d'un pourcentage du SMIC, qui dépend de son âge et de son niveau de qualification (mais aussi de la convention collective à laquelle est rattaché l'organisme d'accueil).

Bon à savoir : pour les apprentis de moins de 18 ans, le salaire va de 27 à 55 % du SMIC. Pour ceux de 18 à 20 ans, il va de 43 % à 67 % du SMIC. Pour ceux de 21 ans à 25 ans, il va de 53 % à 78 % du SMIC (ou du salaire minimum conventionnel). Pour ceux de plus de 25 ans, il correspond à 100 % du SMIC (ou du salaire minimum conventionnel).

Fonds de solidarité universitaire

Ce fonds permet d'accorder ponctuellement des allocations de dépannage ou des allocations remboursables à des élèves en grandes difficulté matérielle. Pour plus de renseignements, rendez-vous auprès des services sociaux du CROUS de votre académie.

Prêts étudiants

La plupart des organismes bancaires peuvent attribuer des prêts étudiants. Leurs conditions varient en fonction du montant, du taux d'intérêt ainsi que de la durée du remboursement.

Cela vaut le coup d'y penser, dans une période de taux historiquement bas et au vu des accords passés par certains établissements de formation avec des banques, permettant à leurs étudiants d'accéder à des conditions particulièrement avantageuses.

Financement d'une formation continue pour les demandeurs d'emploi

Les personnes inscrites au Pôle emploi peuvent bénéficier de deux types de prestations, à la condition expresse d'avoir fait ces démarches avant l’entrée en formation.

ARE (aide au retour à l'emploi)

L'ARE (aide au retour à l’emploi) est versée sous certaines conditions aux demandeurs d’emploi, pour une durée variable selon l’âge de l’intéressé, la durée de son affiliation à l’assurance chômage et la date de fin de son contrat de travail.

Le montant de l’allocation est calculé à partir du salaire journalier de référence du bénéficiaire. Cette aide peut être stoppée ou réduite lorsque le demandeur d’emploi ne respecte pas son obligation de rechercher activement un emploi.

Bon à savoir : depuis le 1er octobre 2021 (décret n° 2021-1251 du 29 septembre 2021), le salaire journalier est calculé à partir des 24 derniers mois précédant la fin du dernier contrat de travail (et non plus sur les 12 derniers mois). Il se base sur le montant des rémunérations divisé par le nombre de jours calendaires (jours travaillés et jours non travaillés) de la période de référence. Le nombre de jours non travaillés pris en compte dans la période de référence est toutefois plafonné à 75 % du nombre de jours travaillés × 1,4 (décret n° 2021-346 du 30 mars 2021) afin que les périodes d'inactivité ne dépassent pas une certaine proportion des périodes d'activité.

À noter : pour obtenir l'ARE, il faut remplir un document intitulé AIS (attestation d’inscription à un stage), qui correspond à l’accord pour la formation.

ASP (Agence de services et de paiement)

L’ASP est un revenu de remplacement pour les personnes qui ne peuvent toucher l’ARE, principalement les demandeurs d'emploi n'ayant pas de droits ouverts au titre de l'assurance chômage. Il n'y a pas de condition d'âge. Il revient à l’IFAS de monter le dossier de financement. L’ASP fournit un document intitulé « AIS NI » (Attestation d’Inscription à un stage non indemnisé).

Bon à savoir : les 16-25 ans inscrits comme demandeur d’emploi peuvent se rapprocher d’une mission locale. Les personnes handicapées peuvent passer par Cap Formation.

Financement d'une formation continue pour les personnes en poste

Formation rémunérée par l’employeur

Cette mesure s’adresse aux salariés sous certaines conditions. Il convient de s'adresser à sa direction des ressources humaines pour connaître précisément les modalités de prise en charge de la formation, les conditions de maintien de la rémunération, les congés, etc. La plupart du temps, la rémunération sera assurée par l'OPCO (opérateur de compétences) dont dépend la branche d'activité de l'entreprise du salarié.

Bon à savoir : le 1er janvier 2019, les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) sont devenus des opérateurs de compétences (OPCO). Du 1er janvier au 31 mars 2019, les OPCA ont obtenu un agrément provisoire. Depuis le 1er avril 2019, 11 OPCO ont été agréés.

Cependant, une personne de 16 à 29 ans révolus peut débuter sa formation en CFA ou section d'apprentissage sans avoir encore trouvé d'employeur. Elle dispose alors de 3 mois pour trouver un contrat d'apprentissage. La loi n° 2020-935 du 30 juillet 2020 de finances rectificative pour 2020 porte, de manière temporaire, ce délai à 6 mois pour les cycles de formations qui ont commencé entre le 1er août 2020 et le 31 décembre 2020. Au cours de la période de recherche d'un contrat, l'apprenti a le statut de stagiaire de la formation professionnelle. À ce titre, il bénéficie de la protection sociale des personnes prise en charge par l'État.

À noter : habituellement c'est l'opérateur de compétences (OPCO) qui prend en charge les frais de formation de manière rétroactive, une fois le contrat d'apprentissage signé. Avec le doublement de la durée pendant laquelle l'apprenti peut trouver un employeur, le CFA bénéficie d'une prise en charge forfaitaire par l'OPCO de 500 € par mois (décret n° 2020-1086 du 24 août 2020).

CFP pour les salariés du public

Les agents de la fonction publique hospitalière peuvent bénéficier de la « promotion professionnelle » ou d’un CFP (congé de formation professionnelle).
Dans ce cas, il y a maintien du salaire (sauf primes) et contrat d'engagement de 5 ans.

Il peut être utile de consulter les textes de référence, le décret n° 90-319 du 5 avril 1990 relatif à la formation professionnelle continue des agents de la fonction publique hospitalière et le décret n° 2001-164 du 20 février 2001.

Projet de transition professionnelle (PTP – ex-CIF) pour les salariés du privé

Le projet de transition professionnelle (PTP), qui remplace le CIF (congé individuel de formation) depuis le 1er janvier 2019, donne aux salariés le droit de s’absenter de leur poste de travail, de leur propre initiative et à titre individuel, afin de suivre une formation ou se préparer ou passer un examen, indépendamment du plan de développement des compétences (ex-plan de formation) de l’entreprise. La rémunération est assurée par l'OPCO de la branche.

Conditions d'accès à la formation continue

Salariés en CDD

Les salariés en contrat à durée déterminée (CDD) doivent justifier de 24 mois d’activité salariée dans le secteur privé au cours des 5 dernières années, dont 4 mois, consécutifs ou non, en CDD au cours des 12 derniers mois. La formation est à démarrer au plus tard un an après la date de fin du dernier contrat.

Salariés en CDI

Les salariés en contrat à durée indéterminée (CDI) doivent justifier de 2 ans d’expérience professionnelle sous statut de droit privé, dont 1 an de présence dans l’entreprise actuelle.

Autres aides sociales possibles

Aides de la CAF

Il est possible de demander des aides auprès de la CAF (caisse d’allocation familiales), notamment une aide au logement ou une allocation de parent isolé, par exemple.

L'attribution du RSA (revenu de solidarité active) peut aussi être envisagée. Pour le toucher, il faut être âgé de plus de 25 ans. Pour tout renseignement, il convient de s'adresser à la mission d'insertion de son département, au sein du conseil départemental.

Fonds d’aide d’urgence (FAU)

Mis en place par certaines régions, ce dispositif vise à permettre la poursuite de la formation aux personnes en difficulté financière et non bénéficiaires d'une bourse régionale. Pour l'obtenir, il faut se renseigner auprès du conseil régional.

Autres aides sociales

En cas de difficultés passagère ou installées, le CCAS (centre communal d’action sociale) peut fournir des aides au transport, des bons alimentaires, etc. Il est également possible de s'adresser aux associations caritatives (Restos du cœur, Secours catholique, Croix-Rouge Française,etc).

Bon à savoir : les personnes handicapées peuvent obtenir des aides auprès de l'AGEFIPH (fond pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées).

Ces pros peuvent vous aider