
La fonction de couturière revêt des réalités assez différentes. Cette ouvrière du secteur textile peut travailler en tant qu'artisan, souvent à son compte et sur un créneau plutôt haut-de-gamme, ou bien comme couturière industrielle, sur du prêt-à-porter.
Dans les deux cas, le métier reste très majoritairement féminin. Cet article revient sur le métier de couturière, ses caractéristiques et ses exigences.
Couturière : présentation
Les « petites mains », comme on les surnomme souvent, sont des professionnelles de la couture.
Le secteur artisanal, qui reste le plus prisé, emploie seulement 6 % du personnel travaillant dans la branche textile-habillement. On compte moins de 10 000 artisans de couture et environ 300 maîtres tailleurs en France.
Même si le métier est recherché, du fait de son étiquette haut de gamme, son accès reste plutôt fermé.
À l'inverse, le secteur industriel rassemble des emplois moins qualifiés et moins reconnus.
Son recrutement, naguère très important, est touché de plein fouet, en France comme dans l'ensemble des pays industrialisés, par les délocalisations d'usines et d'entreprises, ainsi que par la concurrence du prêt-à-porter issus des pays asiatiques.
Être couturière dans le secteur artisanal
La couturière est souvent installée à son compte. Elle peut exercer en atelier ou à domicile, seule ou avec des employés. Elle peut être reconnue comme artisane et commerçante à la fois.
Elle peut aussi être salariée dans un atelier de fabrication ou de retouches, dans l'industrie textile, ou encore au sein d'une maison de haute couture ou d'une salle de spectacle.
Sa mission est de façonner, à la main ou à la machine, toutes sortes de vêtements, sur la base de matériaux divers, non seulement le tissu, mais aussi le cuir, la fourrure ou même les pierreries.
Les vêtements sont sur-mesure ou en petite série. Dans tous les cas, la production est limitée, avec une forte plus-value qualitative.
Lorsque le vêtement est à confectionner sur-mesure, il s'agit d'une pièce unique, à réaliser d'après les mensurations et les attentes précises du client. Cela implique de recueillir ces informations, puis de dessiner un patron, avant de réaliser le vêtement, de A à Z ou en répartissant les tâches entre plusieurs ouvriers.
Chaque vêtement compte différentes étapes de production, coupe à dimension, pré-assemblage des différentes pièces de tissu, assemblage, etc. La dernière étape étant bien sûr les essayages et les éventuelles retouches.
Être couturière dans le secteur industriel
La couturière industrielle est responsable du processus de fabrication d’un produit à base d’étoffes (vêtement, sous-vêtement, linge de maison, de décoration, jouet, etc).
Elle ne travaille que rarement à la main, utilisant diverses machines à coudre, parmi lesquelles certaines sont programmables.
La couturière industrielle doit suivre une fiche technique très cadrée, étape par étape. Selon les entreprises, son travail se fait plus ou moins à la chaîne. Dans tous les cas, la production est standardisée et postée (chaque couturière réalisant une partie de la pièce et rarement, voire jamais, l'objet dans sa totalité).
Lui incombe aussi toute une partie logistique, mise en place des fournitures, montage des aiguilles, réglage et programmation des machines, etc, ainsi que la vérification, en bout de chaîne, de la conformité du produit au cahier des charges et aux normes de sécurité.
Qualités requises pour devenir couturière
Dans les deux cas de figure, la couturière doit faire preuve d'une bonne connaissance de l'ensemble des techniques de couture (piqûre machine, repassage, coupe de textile et de cuir, collage, gradation, patronage, prise de mesure, assemblage, montage, etc.).
Elle doit aussi savoir valoriser un article (pose d’accessoires, de garnitures, teintures, broderie, etc.).
La couturière doit faire preuve de perfectionnisme. Elle doit être organisée, soigneuse, précise, rigoureuse et avoir le souci du détail.
La patience est également de mise, la réalisation d'un vêtement nécessitant des dizaines d'heures de travail et des milliers de points de couture.
Une couturière doit bien entendu avoir grande dextérité, le sens du toucher et l'amour des matières. Elle doit être dotée d'une excellente vue et être en bonne santé générale (mal de dos et problèmes circulatoires sont courants dans la profession).
À cela doivent s'allier rapidité et réactivité, tant pour la confection que pour les retouches.
Pour les artisans, un vrai sens de l'esthétique et une forte créativité sont requis. Ceux à leur compte doivent y adjoindre des qualités de gestion et de contact, afin d'accueillir et conseiller la clientèle.
Formation
Pour devenir couturière, différents niveaux de diplômes sont possibles :
Après la 3ème, il est possible de s'orienter vers un CAP métiers de la mode, option vêtement flou ou tailleur, un CAP couture flou, un CAP tailleur dame ou un CAP Tailleur Homme
À niveau bac, les trois principales orientations sont le brevet de maîtrise couturière tailleur, option dames ou messieurs, le brevet professionnel vêtement sur mesure (option A tailleur dame, option B tailleur homme et option C couture flou) ou le bac pro métiers de la mode-vêtements.
Bon à savoir : par ailleurs, diverses formations qualifiantes (en 1 an) permettent de se spécialiser (retouche, stoppage, broderie, etc.). C'est notamment le cas de la mention complémentaire essayage-retouche-vente.
À noter : à compter du 1er janvier 2025, l'intitulé « mention complémentaire (MC) » est remplacé par celui de « certificat de spécialisation (CS) » (décret n° 2023-824 25 août 2023 et arrêté du 25 août 2023).
Niveau bac + 2, il convient de s'orienter vers un brevet de technicien supérieur métiers de la mode option vêtement ou un diplôme des métiers d’art costumier réalisateur.
Salaire
Le salaire médian brut pour la profession va de 1 660 € pour les couturières de l'industrie à 1 970 € pour les tailleurs et couturiers qualifiés.
Il atteint 3 730 € pour un chef couturier du cinéma, du théâtre ou de l'audiovisuel (source : INSEE).