Prérequis pour devenir ostéopathe
Pour suivre une formation en ostéopathie, il faut au moins être titulaire du baccalauréat. Par la suite, les professionnels peuvent suivre une formation d'ostéopathie à plein temps (5 ou 6 ans) ou à temps partiel (5 ou 6 ans également, mais sous forme de séminaires) en fonction de leurs études antérieures.
- Les bacheliers peuvent être acceptés dans une école d'ostéopathie privée sur dossier et toutes les candidatures sont étudiées. Ainsi, qu'on soit titulaire d'un bac général, SMS, STT ou autre, on a la possibilité d'intégrer une école.
- Il est également envisageable de suivre une formation après avoir été diplômé de kinésithérapie, de médecine, et parfois d'infirmier.
- Bien entendu, une importante motivation est nécessaire.
Il faut par ailleurs :
- avoir envie de soigner des gens ;
- être sociable ;
- avoir une éthique irréprochable (nécessaire dès le début des études, car les étudiants seront en sous-vêtements au contact les uns des autres) ;
- être assidu et travailleur.
On peut rajouter à cette liste non exhaustive : avoir un apport financier suffisant.
Il existe trois grands types de formation pour devenir ostéopathe :
- la formation à temps plein (formation initiale) ;
- la formation à temps partiel (tiers temps) ;
- la formation universitaire (réservée aux titulaires d'un diplôme de médecin).
À savoir : nous n'évoquerons pas les formations de piètre qualité qui prétendent former des ostéopathes en quelques semaines tout au mieux. Il est impossible d'obtenir des connaissances solides, des résultats et surtout d'être un praticien non dangereux avec une formation aussi légère.
Formation en ostéopathie à temps plein
La formation à temps plein concerne un public varié.
Puisqu'il suffit d'être titulaire du bac pour entrer dans une école (sur dossier) et que toutes les filières permettent d'y accéder, un large public est susceptible d'intégrer un collège ostéopathique.
- Il s'agit essentiellement de lycéens ayant obtenu un bac scientifique qui se tournent vers le métier d'ostéopathe. Ils auront naturellement des bases scientifiques et biologiques supérieures à celles des autres bacheliers, mais avec du travail et de la persévérance, tous les étudiants sont susceptibles de se mettre au niveau.
- Un autre public souvent représenté est celui des étudiants ayant échoué en première année de médecine ou au concours de kinésithérapie.
- Il est également possible pour les titulaires d'une licence 2 de biologie de rentrer directement en deuxième année.
- Ces derniers devront fournir d'importants efforts pour rattraper les acquis de la première année qui leur feront défaut.
- Dernier cas, celui des gens qui se reconvertissent (ancien sportif, commerçant...) et qui se tournent vers cette profession après avoir eux-mêmes bénéficié des bienfaits de l'ostéopathie.
Quel que soit le parcours, les études dureront 5 ans à temps plein, donc (parfois 6). En fonction des écoles l'emploi du temps varie, mais ce sont en tout 5 000 heures de cours qui sont délivrées.
Premier cycle
Les étudiants n'ayant aucune connaissance médicale, la formation comprend de nombreuses heures dédiées à l'apprentissage :
- de l'anatomie ;
- de la biomécanique ;
- de la physiologie ;
- de la sémiologie ;
- de l'imagerie médicale, etc.
Les deux premières années peuvent sembler rébarbatives à ceux qui attendent impatiemment de rentrer dans le vif du sujet. En effet, en fonction des écoles, la pratique peut être retardée, c'est à dire réservée au second cycle (à partir de la troisième année).
- Toutefois, des exercices pratiques et les TOG (traitement ostéopathique général) sont rapidement mis en place pour que les étudiants se familiarisent avec la palpation des tissus et deviennent peu à peu à l'aise dans leur mobilisation.
- Dans certaines écoles, les praticiens en herbe (encadrés par des tuteurs) reçoivent des patients pour utiliser ces techniques dans un cadre professionnel.
- En fonction de l'école d'ostéopathie, il peut être proposé dès la première année de procéder à des écoutes crâniennes et à établir des diagnostics ostéopathiques spécifiques.
Second cycle
Au cours du second cycle, l'ostéopathie structurelle, viscérale et crânienne est véritablement étudiée.
- Pour cela, les élèves pratiquent les techniques sur eux, en alternant le rôle de patient avec celui de praticien.
- L'anatomie et la physiologie se concentrent sur le système digestif ainsi que sur le système nerveux central.
- En quatrième année, les étudiants assistent à des séances prodiguées par des élèves de dernière année, au sein de la clinique du collège. Des stages chez des praticiens ainsi qu'en milieu hospitalier sont également organisés.
- Les futurs ostéopathes se familiarisent ainsi avec la pratique en cabinet et le déroulement d'une consultation.
Cinquième année
En cinquième année enfin (ce qui constitue dans certains établissements un troisième cycle), les étudiants prennent régulièrement en charge des patients à la clinique, supervisés par des professionnels enseignants.
- Des débriefings sont effectués après chaque séance afin d'améliorer la pratique, mais surtout de s'assurer de la cohérence et de la pertinence des séances.
- En effet, dans les années précédentes, des séries de techniques sont apprises, mais ne sont pas mises en pratique dans le cadre d'une consultation suivie de bout en bout. En dernière année, l'objectif est donc de faire des liens et d'avoir une réflexion qui permet de devenir un véritable professionnel.
Remarque : certaines écoles proposent une 6e année destinée à découvrir certaines techniques alternatives (ostéopathie tissulaire, lien mécanique...) et à se consacrer à la rédaction du mémoire de fin d'études.
Examen final d'ostéopathie
L'examen final est le même pour les temps pleins et les temps partiels. Ce qui signifie qu'en fin de cursus, quelle que soit la voie qu'on ait empruntée, les connaissances ostéopathiques sont les mêmes.
- L'examen obtenu permet de détenir le CO (clinicat d'ostéopathie).
- Il faudra encore présenter dans les mois qui suivent un mémoire qui sera soutenu devant un jury national pour se voir finalement décerné le titre final de DO (diplômé en ostéopathie).
Inconvénients de la formation temps plein
- L'inconvénient de la formation temps plein est qu'on ne baigne pas dans le milieu médical et qu'on manque d'automatismes. Tout est à apprendre.
- D'autre part, un problème financier peut apparaître. En effet, les collèges ostéopathiques sont des établissements privés qui coûtent très cher (entre 6 et 10 000 € par an environ). On a ainsi véritablement à faire à un enseignement à deux vitesses dans ce milieu. Il faudra donc :
- soit travailler en plus des études pour les payer,
- soit faire un emprunt,
- soit être à l'aise financièrement.
À savoir : tout au long des études, les élèves vont s'exercer entre eux à réaliser des techniques dont ils n'ont pas besoin. L'organisme va ainsi recevoir toutes sortes d'informations pas nécessairement utiles ni même bienvenues. Il est donc indispensable pour les étudiants de se rendre de temps en temps chez un professionnel ostéopathe pour être « remis d'aplomb », en particulier avant les grandes vacances.
Formation en ostéopathie à temps partiel
La formation à temps partiel s'adresse aux professionnels de santé qui ont déjà toutes les bases anatomiques, biomécaniques et physiologiques nécessaires. De même, l'approche des patients et le contact leur sont déjà familiers. Il sera même possible de mettre en pratique au quotidien et en situation réelle les techniques apprises en formation.
- La plupart des collèges ostéopathiques dispensent les deux types de formation (temps plein et temps partiel)
- Les kinésithérapeutes représentent plus de 95 % des étudiants de temps partiel. Quelques infirmiers sont parfois acceptés et les médecins le seraient s'ils se tournaient vers ces études.
- La formation se déroule sous forme de séminaire, généralement un week-end de 4 jours par mois, là encore répartis sur 5 ans.
Inconvénients de la formation à temps partiel
Il existe deux inconvénients majeurs à la formation temps partiel :
- Le manque de temps, car il s'agit de praticiens en activité qui ont souvent une vie de famille et qui ont du mal à, en plus, reprendre des études (ce qui fait qu'au final les étudiants de la formation temps plein sont souvent plus « au point »).
- Le carcan médical qui empêche certains professionnels de penser différemment de ce qui leur a été enseigné précédemment.
- Certains kinésithérapeutes ostéopathes ont du mal à avoir une approche holistique, à travailler sur des micro-mouvements, à adopter la philosophie ostéopathique...
- Cela est pourtant fondamental pour avoir une pratique ostéopathique fiable et efficace.
Formation universitaire à l'ostéopathie
Il existe une troisième sorte de formation ostéopathique : celle délivrée par les universités de médecine. Seuls les professionnels médecins sont admis à ce type de formation qui délivre un DU d'ostéopathie au bout de deux ans à temps partiel (un week-end par mois).
- Malheureusement, la formation prodiguée s'axe sur les manipulations articulaires uniquement et fait l'impasse sur l'approche viscérale, et pire, sur l'ostéopathie crânienne.
- De ce fait, les médecins sont généralement de mauvais ostéopathes pour la simple et bonne raison qu'ils ne font pas d'ostéopathie à proprement parler. Ils conservent leur vision étriquée qui n'aborde pas le corps dans son entier, ce qui entraîne régulièrement des échecs retentissants.
- De plus, n'étant pas de véritables spécialistes, leurs manipulations articulaires sont souvent douloureuses.
Réglementation de la formation ostéopathique
À l'heure actuelle, le cadre législatif qui entoure la formation des ostéopathes reste très confus. Si certaines lois exigent des formations minimales de 3 250 heures (loi HPST article 64), dans le même temps, d'autres les limitent à 2 660 heures (décret n° 2007-437du 25 mars 2007).
Les bonnes écoles s'en tiennent pour la plupart à une formation en 5 ou 6 ans (entre 4 200 et 5 000 heures) tandis que d'autres délivrent le titre après 3 ans.
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